lundi 28 mai 2012
Le sablier de sang
Les gouttes en cascade, les larmes en saccades.
Un instant en devance un autre, le temps est si pressé, il est le seul a vouloir connaître la fin.
Une vie en dépasse une autre, nous sommes si opposés, le temps de ne se laissera jamais apprivoiser.
Une goutte, un jour, une nuit, un enfant qui touche l'autre rive.
Une course est lancée, peu importe l'arrivée nous finirons tous dernier.
Ceux qui veulent danser.
Les harmonies, les aigris, les soupirs, les plis d'une vie salie, l'ire du fer, l'air et les zéphyrs, l'étrange pèlerinage, cette marche funèbre où chacun porte son cercueil dans un caveau d'entailles. Les murailles sans âges, les assoiffés aux portes du désert, les os blanchis baignant dans la terre.
Sous un ciel amer les mains se tendent vers un soleil aigre dans une profonde supplique. Les vaines prières résonnent dans nos oreilles et plus les cieux se taisent plus retentissent les appels.
"Je vous ferai monter vers une terre qui ruisselle de lait et de miel."
Là où l'air vous porte, où la lune cache la nuit, où règne le repos et l'oubli qui retarde l'éveil.
Un sol clément qui ne verra jamais d'enfants, un lieu d'éternité et d'immobilité.
Cet espace blanc ou qu'importe, Dieu sait ce qui nous attend.
Le fer du ciel.
Image : Vincent Hui
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