vendredi 26 octobre 2012

La fumée







Lentement elle se dissipe, l'air la porte et l'emporte. Une nouvelle bouffée, de nouvelles inspirations, la lumière d'un briquet, quelques illuminations. Ce timide feu qui rougeoie porte un message de paix, l'esprit acquiert une nouvelle unité, les idées se transportent et se développent et la peur s'est envolé.
Chaque seconde voit naitre une idée, on n'a jamais le temps de toutes les attraper. C'est pourquoi quand ces instant me sont donnés j'en écrit le plus possible sur le papier.
Une cendre s'envole, hésite, puis retombe. Le fragile cône de papier plié git dans un cendrier encrassé. Un ami m'a un jour dit :"c'est le bonheur qui tiens dans une poche", je crois que je suis d'accord avec lui.
Ces volutes me fascinent, ces formes qui se dessinent, ces choses que l'on devine. Un nuage que l'on aurait la chance de pouvoir toucher, n'est ce pas là que finira cette fumée ?

Angoissante emprise, crise de délire, froid morbide et chairs qui se déchirent, chaines implacables, doigts froids et yeux noirs. Prison sans fond où hurlent les esclaves à l'unisson, cachots peuplés de corbeaux où s'entassent des milliers d'os. Visage sans yeux et mâchoires sans cœur qui hurlent lorsque l'on pleure.

Mes excuses pour ce moment froid, mais dans un soucis de sincérité certaines choses devaient êtres évoquées.

Je me rappelle de cette journée. Peu importe où je me trouvais mais j'ai passé quelques heures perché sur un rocher. C'était à la montagne, dans les Pyrénnées, au dessus d'une vallée. On croirait y voir jusqu'au bout du monde, un paysage sans fin qui donnait le tournis. En contrebas se trouvais un petit village, sur sa gauche une route serpentat sur la montagne dréssée comme une muraille. Droit devant moi s'élevait un pic massif aux flancs couvert de forets. Et encore plus loin derrière lui d'autres monts orgueilleux étaient dressés. Sur ma droite la muraille continuait, partant de ma gauche je m'y trouvais aussi, elle formait un arc de cercle jusqu'à la prochaine vallée. C'était en début de soirée, un temps orageux et un ciel lourd où néanmoins le soleil resplendissait avant de se coucher, le vent soufflait et mes yeux se perdait dans cette immensité. Je n'oublierais jamais cette journée.






Image : somebody by darkshines7

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