Les gens parlent, amassent des petits tas, repeignent leur
terrier, protègent leurs oreilles du vent. La douleur les poursuit, suintant de
leur ombre mais il ne faut pas y penser non, il faut avancer ne surtout pas se
retourner, se souvenir de qui il était.
C’est trop tard pour lui, il est parti, un sourire a tordu
sa ride et c’était fini, si vite, si proche, ma mémoire me ment déjà.
Elle était là, dans la lumière qui voilait ses traits. Une
colonne de feu lui tombait du ciel et plus je m’approchais plus la lueur
devenait forte. La chaleur du soleil augmente à mesure que ma main va toucher
la lumière. Et puis le froid.
Il a dit que tout irait bien,
Il a dit que tout irait mieux,
Il a dit des mondes peuplés de couleurs, il a parlé de lui,
que tout cela changerait. Les promesses au beau plumage. Et puis la liqueur qui
déborde de son cœur, confit dans la bouteille, placée sur une étagère, avec une
belle étiquette : « bonheur ».
Le voilà qui ouvre le cristal, verse le rubis, s’étourdit d’éther.
Je le vois danser avec sa chaise, lever le doigt du sage en déclamant des mots
d’enfants. Il aime mon visage, la chaleur rougit le sien, ses yeux partent déjà
au-delà de nos murs. Vers l’arrière de son crâne, ils roulent dans leur orbite,
s’affolent en tous sens, ils visent son côté gauche, vers la table, le flacon le surveille.
Tu crois que tu le vide mais en versant son contenu dans le verre
c’est un peu de toi que tu enferme dans la bouteille.
image : Elicia Edijanto-Kids and Animals
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